Il y a des moments où j’ai des crises d’inquiétude, de sérieuses crises d’inquiétude, quand je me rends compte que la génération 15-30 ans (Génération Y, Z et Millenials) n’en a pas grand-chose à faire des droits des femmes.

Peut-être que j’exagère en disant cela. Je devrais peut-être dire, les femmes de 15-30 ans ne sont même plus conscientes de la notion de droits des femmes, des combats qui ont été menés pour que nous soyons là où nous en sommes aujourd’hui et la part qui nous reste à faire. Ça les agace un peu, je dirais même, toutes ces histoires de féminisme et toutes ces choses associées.

Mesdames et Mesdemoiselles, faudrait-il attendre qu’un jour votre copain/conjoint- je ne le souhaite pas -vous mette une claque ou vous tabasse, que vous ne sachiez que faire, que l’on vous suggère d’aller porter plainte et puis en fait que la police vous dise qu’il m’y a pas de sang visible donc qu’elle ne peut rien faire. Mais alors quand il y a du sang, qu’elle vous fasse comprendre qu’elle ne peut, en fait, rien faire ?

Mesdames, aujourd’hui une personne tue un chat et elle est condamnée à un an de prison. Un homme tue une femme en la battant, c’est un « crime d’amour », « un crime passionnel » ou des mots façon « conte de fées moderne » pour minimiser le fait qu’un homme ait le droit de prendre la vie d’une femme quand et comme il le souhaite sans qu’il ne soit réprimé à la gravité de son crime.

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Aux jeunes de 15-30 ans- notamment les ados et les nouveaux adultes – je me rends compte que la notion de violence faite à votre encontre n’est même pas comprise :

Commençons par les « bitchs », « Regarde moi cette pute, haha », « salope »… échanger entre amies et ça ne choque même pas  les personnes à qui ces mots sont destinés et encore moins ceux qui le disent. Ainsi, quand un homme que vous côtoyez vous dits de tels mots, on finit par croire que ce n’est pas si grave que ça. Combien de fois dans les transports en commun, j’entends des hommes hausser le ton sur des femmes, dire des mots violents, humiliants et/ou avoir des attitudes dégradantes à des femmes avec qui ils sont en compagnie ou pas: « Arrête de faire ta pute »,  « Tu es stupide et  tu fais des choses tout le temps stupide », « tu ne sers à rien, oh lala ». Combien de fois j’ai entendu des filles en train de dire « mon mec me rappelle tout le temps mes défauts, il me rabaisse tout le temps »… Et j’en passe. Comme une amie  le dit, « Je n’accepte même pas que mon homme me qualifie de menteuse » car une fois qu’on laisse passer une attitude dégradante, cela en appelle une deuxième, une troisième et  bonjour la routine.  Tous ces mots et attitudes sont appellés de la violence morale et quand c’est de plus en plus répétitif, du harcèlement moral et aucune femme ne doit l’accepter. Arrêtons d’avoir peur de passer pour des filles pas cools parce que nous disons stop à une telle ou une telle autre attitude verbale ou physique d’un homme. Si ça, c’est être une fille compliqué, alors tout accepter deviendra très compliqué  pour notre propre bien-être.

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Par ailleurs peut-on parler de la jupe ?!? Moi particulièrement, ma garde de robe est composée essentiellement de jupes et de robes.  Je ne porte quasiment que des jupes car je me sens  mieux en jupe quelle que soit leur longueur. J’ai été absolument choquée quand quelques années  auparavant à mon premier stage d’études, une des responsables du département financier m’a fait une remarque comme quoi « Avec cette jupe, ne te plains pas de te faire peloter dans le métro ». C’est  le même type de femme  qui dira « Mais elle l’a bien cherché si elle s’est fait violer », « Elle n’avait qu’à ne pas faire ceci ou cela pour éviter que son mari la tape ». A toutes ces femmes, arrêtez de crucifier  les autres femmes.

Pour enlever le pouvoir à la femme, on lui a retiré le pouvoir de son corps et on l’a remit aux Diktats des yeux et du désir des hommes. Par conséquent,  La société impose à la femme qu’elle doive ou se couvrir intégralement ou se dévêtir; qu’elle doive satisfaire le plaisir de l’homme sans penser au sien, qu’elle doit  son existence, ce qu’elle est  et ce qu’elle sera, aux yeux des hommes. Le pire c’est que de nombreuses femmes en sont aujourd’hui  tellement convaincues et les hommes en sont en général si fiers, le vivant joyeusement. Merci aux publicités à la télé, aux clips et paroles de musique commerciales, aux émissions de télé-réalité, à l’extrémisme réligieux, à l’apologie de la vie de couple à tout prix qui mettent les femmes à genoux.

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Je pense aujourd’hui à une Aissatou Sow, à  une Jacqueline Sauvage, à l’amie de Sarah Ourahmoune, aux viols en masse dans le Kivu, à toutes ces femmes qui sont détruites en silence, à toutes ces femmes qui se sont suicidées car ne sachant ou recevoir de l’aide dans leur terreur quotidienne de violences  morales, physiques et sexuelles à la maison, au travail, dans la rue.

Je pense aussi à état complice de ces violences car finalement les femmes battues, violées, harcelées moralement, ce ne sont pas seulement dans les milieux défavorisés mais c’est aussi et combien aussi, dans les milieux socialement plus aisées. Je ne vous mentionnerais pas que Versailles est un des départements d’île de France où le nombre de femmes battues est le plus élevé.

Ce sont des médecins, des avocats, des experts-comptables, des politiques, des militaires qui bien souvent sont des tabasseurs  et violeurs physiques et moraux…Ceci expliquerait-il pourquoi aucune décision ferme n’est prise contre contre tous ces hommes qui osent détruire des femmes impunément.

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Je vous en prie, mes chères dames et demoiselles, aucune femme ne mérite ou ne doit accepter qu’un homme l’insulte, l’humilie, la tape, la force à avoir des rapports sexuels ou des pratiques sexuels qu’elle n’aime pas; que cela soit dans notre vie de couple, au travail, dans la rue. Si vous êtes victime de violence, je vous en prie, parlez-en à un proche, une personne de confiance, une association. Il est nécessaire de briser le silence pour vous en sortir.

Que faire donc pour nous protéger ? C’est de dire fermement non au premier mot dégradant, aurevoir au premier harcèlement, adieu à la première gifle car quand ça commence ça ne s’arrête jamais. C’est aussi et surtout de cultiver l’estime de soi, d’en parler entre nous, de se renseigner ne serait-ce que sur internet, de participer à des groupes de cause féminine grâce auxquelles on apprend énormément sur soi-même sur les autres et sur comment se préserver et agir en masse. Pour ma part, je fais partie du Club des 52 où je ne finis pas d’apprendre, de comprendre et d’agir.

Il est nécessaire que chaque jeune femme s’engage contre les violences faites aux femmes.  Plus jeunes nous nous engagerons et mieux nous allons pouvoir faire changer les choses et créer un groupe d’influence fort.

 

Avec Joie, Amour et Détermination,

 

 

Aurore

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